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Le Figaro — Le Madeleine, futur écrin commercial au cœur de Paris

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  • Alexandtra Michot
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Les travaux ont commencé il y a un peu plus d’un an. Et ne s’achèveront pas avant la fin du printemps. Il faut dire que le chantier était ambitieux: redonner à un bâtiment vieillissant situé à l’angle de la rue Duphot et du boulevard de la Madeleine, son allure d’antan et une fonction plus conforme à sa prestigieuse localisation. «C’était un vrai défi de racheter, en juin 2009, cet immeuble mixant des bureaux et une galerie commerçante peu attrayante», explique Jean-Philippe Olgiati, directeur MGPA France, qui a entrepris la complète rénovation, intérieure et extérieure, du site.

Mais redonner son éclat au bâtiment, sans pour autant fermer les commerces et les bureaux, n’était pas une mince affaire. «Il nous a fallu nous entourer d’une équipe de professionnels hors pair», reconnaît Jean-Philippe Olgiati. Le projet des architectes Laurent Goudchaux et Sébastien Segers, qui proposait de remettre en valeur l’histoire de cet immeuble patrimonial, de lui redonner de la minéralité et de la lumière en rhabillant la façade de marbre de Carrare, a d’emblée retenu l’attention. «Le choix du marbre s’est imposé très vite, car il offre une réponse à la fois pérenne, traditionnelle et esthétique, explique Sébastien Segers. Il peut être sculpté et nous permettre du sur-mesure. On ne voulait pas du prêt-à-porter, mais une nouvelle robe taillée spécialement pour ce bâtiment.»

Laurent Goudchaux, expert de la «réhab» des sites d’envergure (le chantier ultra-complexe de la Cour des comptes, c’est aussi lui), souligne la difficulté d’une telle réhabilitation sur un site occupé. «Il y a un côté Rubik’s cube, on traite les espaces les uns après les autres, affinant ici un pilier, compensant là le déplacement d’un escalier. Et puis nous avons dû redonner de la lumière et de l’horizontalité en réinstallant des vitres et vitrines longues de 8 mètres.» Une transformation technique intégrale de la façade qui lui redonne son élégance, beaucoup de modernité et pas mal de sensualité. Il faut laisser sa main courir sur la façade de marbre mat mais légèrement poli, pour comprendre l’attraction que ne manquera pas de provoquer l’immeuble ainsi rhabillé. De quoi attirer la clientèle vers les trois magasins qui survivront à la disparition des Trois Quartiers.

Car dans ces espaces réinventés, on ne comptera plus les 13 commerces qui s’y trouvaient avant les travaux. Seules trois enseignes seront présentes lors de la réouverture au printemps: C&A occupera 7 000 m² répartis entre le rez-de-chaussée et le 1er niveau.
Un totem végétal en bois

Marionnaud sera déplacé dans un nouvel espace de 380 m² donnant sur la rue Duphot, tandis que Decathlon, qui est resté ouvert tout au long des travaux, profitera de la même surface en sous-sol, mais avec un magasin restructuré et bénéficiant de nouveaux accès, plus visibles.

Les bureaux ne perdront pas non plus au change. Pour leur offrir un lobby digne de leur situation à l’entrée des grands boulevards et surplombant l’église de la Madeleine, le designer Ora-ïto a été chargé de la conception d’un hall d’entrée séparé des commerces. Il a d’ailleurs été déplacé d’environ 16 mètres afin d’être plus visible et entièrement dédié à sa fonction d’accueil. «J’ai voulu une complète cohérence du hall avec la façade extérieure conçue par Laurent Goudchaux et Sébastien Segers, souligne le designer. Il faut le voir comme une prolongation, une ouverture sur la rue qui enveloppe, qui aspire le visiteur». Trônant dans le hall, un totem végétal en bois, abritant en son tronc un système lumineux qui rend l’objet presque vivant, se déploie sur 7 mètres de hauteur. Avant de se cogner sur un plafond miroir. Le jeu de la réflexion donnera l’impression que le tronc s’élève encore, comme pour accompagner l’escalier et les infos quasi holographiques qui défileront sur le mur: température, résultats du CAC 40, risques d’embouteillage… De quoi redonner tout son standing à l’adresse qui abritera, notamment, les bureaux de Chanel.